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3 août 2013

La vente de poppers illégale au Canada... mais

La vente de poppers illégale au Canada... mais plus en france

Question de santé ou excès de zèle ?

Par : Yves Lafontaine [25-07-2013]



Alors qu’il existait une certaine tolérance quant à la vente de poppers au Canada depuis plus de 30 ans, Santé Canada a décidé, le printemps dernier, de faire saisir les stocks de poppers partout au Canada. On s’explique mal cette décision alors qu’en France on vient de légaliser à nouveau ces produits.

 

Santé Canada, a décidé le printemps dernier de cibler les commerces — principalement des sexshops et des saunas — qui vendaient des poppers à base de nitrites d'alkyle et de faire appliquer la loi par les services de police partout au Canada. Ces commerces et les principaux fournisseurs de ces produits ont donc vu leurs stocks de poppers être saisis depuis la fin du mois de mars. Une décision que plusieurs observateurs ne comprennent pas, étant donné qu’aucun cas de décès relié directement à la consommation de poppers n’a été constaté au Canada depuis plus de 10 ans et que la France vient de les légaliser à nouveau.


Une drogue, mais pas un narcotique...

Généralement vendus comme des nettoyants pour articles en cuir, des parfums d’ambiance ou de l’encens liquide, ces produits sont utilisés par des consommateurs pour leur état euphorique. Les poppers à base de nitrites d’alkyde ne sont pas considérés comme des narcotiques au Canada et la possession de nitrates d’alkyde n’est pas illégale. Cependant, les produits à base de nitrates d’alkyde sont considérés comme une drogue et leur vente est réglementée. La vente non autorisée de ces produits peut encourir une peine de prison de trois ans et des amendes allant jusqu’à 5 000$.

Tant au Canada qu’en France, l’interdiction a été décidée dans l’intention de respecter la santé publique. Mais, il faut remarquer que les constats d'accidents dus aux poppers sont extrêmement rares. Au Canada, on a recensé qu’une quinzaine d’accidents en dix ans et aucun décès. Les autorités sanitaires jaugent le risque potentiel de crise cardiaque, quoique rare. Une interdiction de tous les poppers semble excessive.


Effets indésirables certes, mais...

Les effets indésirables des nitrites d’alkyle sont similaires à d’autres produits volatiles. Provoquant essentiellement des maux de tête, le poppers en usage excessif peut causer des asphyxies, de l’arythmie cardiaque, des pertes de connaissance, des perturbations cardiovascu- laires, diverses formes d’empoisonement du sang, de la toxicité hépatorénale, des dysfonctionements neurologiques. Il peut aussi augmenter la pression intraoculaire à l’origine d’un glaucome. Ces effets sont suscités par de trop fortes doses ou en raison de prédispositions physiques (cardiaques, attention !). Au contact de la peau, le poppers peut causer des brûlures, des rougeurs ou des déman-geaisons autour de la bouche ou du nez. Son usage chronique peut causer des dommages neurologiques.

Le poppers peut interagir avec d’autres vasodilatateurs comme le Viagra, susceptibles de faire chuter la tension et de provoquer évanouissements, accidents vasculaires cérébraux et crises cardiaques potentiellement mortelles. L’inspiration accidentelle de nitrites d’alkyle peut induire des pneumonies lipoïdes. Leur ingestion peut causer une cyanose, une perte de conscience, un coma et peut entraîner la mort. Malgré tout cela, les investigations menées par les autorités sanitaires de différents pays ont le plus souvent conclu que le poppers possède «un faible potentiel d’atteintes aux individus ou à la société» comparé à d’autres drogues récréatives, à la cigarette et à l’alcool.

La France légalise les poppers à nouveau
Selon une décision du Conseil d'État français rendue publique début juin 2013, l’interdiction de tous les poppers à la commercialisation en France a été annulée par la plus haute juridiction administrative. Dans sa décision, le Conseil rappelle que, le ministère de la Santé français avait interdit, en 2011, l'offre et la cession au public des produits, à l'exception des médicaments, contenant des nitrites d'alkyle, «en raison d'un risque de pharmacodépendance ou d'abus et de risque pur la santé». Or, selon le Conseil d’État français, le ministère de la Santé n’a été capable de produire, «aucune étude scientifique ou enquête qui permettrait d'établir» que les nitrites d'alkyle présentent réellement un risque de pharmacodépendance ou d'abus. En outre, «il ressort que ces produits ont une toxicité faible aux doses inhalées habituelles.» Résultat, le Conseil estime que « le ministre de la Santé ne peut pas inter-dire » ces produits sur la base des dispositions du Code de la santé publique relatives aux stupéfiants. Les poppers sont donc de nouveau disponibles à la vente en France depuis la mi-juin.

Victimes collatérales au Canada
La saisie des stocks de poppers a particulièrement affecté les commerces canadiens qui en faisaient la vente, ainsi que les distributeurs, grossistes et importateurs. Il s’agit d’une industrie qui brasse des affaires de plus de 10 millions de dollars au pays. Deux des plus gros distributeurs de poppers au Canada ont d’ailleurs saisi leurs avocats de ce dossier et ont l’intention de contester la décision de Santé Canada. Entretemps, le manque à gagner fait très mal à certains commerces de Montréal qui en faisaient la vente. La plupart ont dû couper dans leurs dépenses devant le manque à gagner. La chaine de magasins Priape, dont le siège social est à Montréal, a même dû se mettre sous la protection de la loi des faillites, à la fin de juin.

Sur une autre note, dans le réseau de la prévention, plusieurs estiment que l’interdiction totale (rare dans le monde) pourrait conduire les consommateurs canadiens habitués aux poppers à se reporter sur des substances bien plus dangereuses pour la santé et qui dépendance plsu grande, ou les inciter à se procurer des poppers artisanaux qui seront dorénavant vendus de manière plus underground et donc moins controlée. Cela dit, il serait surprenant que Santé Canada revienne sur sa décision à court ou moyen terme.



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